Depuis près de 20 ans, en parallèle de mes activités d’auteur et de rédacteur en chef d'une revue sur l'humanitaire, je suis éditeur indépendant.
Dans la nomenclature des métiers de l’édition, l’éditeur supervise l’élaboration d’un ouvrage, de la rencontre avec l’auteur au suivi de la fabrication du livre, en passant par le travail sur le manuscrit. Au fil des années, j’ai plus particulièrement creusé le sillon de la réécriture – le rewriting, dit-on souvent. Il s’agit non pas d’écrire à la place de l’auteur, mais de prendre le relais pour retravailler la structure du texte, faire entrer celui-ci dans les codes de l’édition, parfaire le cheminement d’une pensée et améliorer le style. C’est un travail qui demande de l’empathie, une capacité de dialogue et de conviction tout en respectant la volonté de l’auteur et la substance du document.
Je mets mes compétences d'éditeur-rewriter au service de maisons d’édition, de revues (académiques ou de débat), d'organisations non gouvernementales ou de centres de recherche en sciences sociales ayant des besoins éditoriaux allant de l'écriture à la réécriture, en passant par la coordination d'ouvrages ou la prise en charge de colloques. J'assure également des fonctions de conseil éditorial et d’accompagnement à l’écriture pour des particuliers désireux de produire un manuscrit susceptible d’intéresser une maison d’édition ou d'être auto-édités.
Je dispose d’un réseau de prestataires et d'intervenants de la chaîne du livre (traducteurs, retranscripteurs, graphistes et maquettistes, correcteurs orthographiques et typographiques, éditeurs, imprimeurs…) que je peux mobiliser dans le cadre d’un projet.
J'ai travaillé ou je travaille actuellement, en tant qu’éditeur-rewriter indépendant, pour les éditions Charles Léopold Mayer, De La Martinière Jeunesse, Bourin, Toogezer, Presses de Sciences Po ou Paulsen ; l'Institut de recherche et débat sur la gouvernance, l'Institut Veblen ; le Pôle Ressources 95, le programme PSDR (Pour et Sur le Développement Régional) Languedoc-Roussillon, la revue Politique africaine (Karthala), la NEF (Finance éthique), la Fondation Assemblée des citoyens et citoyennes de la Méditerranée (València, Espagne), la Ville de Lille…
En près de 20 ans, j’ai travaillé sur une cinquantaine d'ouvrages et des centaines d’articles. J’ai aussi réalisé l’adaptation française du best-seller chinois Le totem du loup de Jiang Rong (éditions Bourin, 2008 ; Prix des lecteurs 2009), dont Jean-Jacques Annaud a acquis les droits pour le cinéma (le film est sorti en janvier 2015 sous le titre Le dernier loup).
Quelques exemples d'ouvrages pris en charge
Le totem du loup, de Jiang Rong (traduit du chinois), Bourin Éditeur, 2007, Livre de Poche, 2009
Quel travail j'ai réalisé sur ce livre ? Voir ci-dessous
Vostok. Le dernier secret de l’Antarctique, de Jean-Robert Petit, Paulsen, 2012
Quel travail j'ai réalisé sur ce livre ? Voir ci-dessous
La Nef, 20 ans-20 portraits de coopérateurs, autoédité, 2008
Quel travail j'ai réalisé sur ce livre ? Voir ci-dessous
L’Asie racontée aux enfants, de Stefan Rousseau et Alexandre Messager, De la Martinière Jeunesse, 2009
Quel travail j'ai réalisé sur ce livre ? Voir ci-dessous
L’économie comportementale en question, de Jean-Michel Servet, éditions Charles Léopold Mayer, 2018
Quel travail j'ai réalisé sur ce livre ? Voir ci-dessous
Une belle (et rare) expérience que celle de travailler à l'adaptation d'un roman étranger. Rare, car l'adaptation d'une traduction est en principe du ressort des traducteurs. En l'occurrence, ces derniers avaient réalisé un travail admirable. Mais l'éditeur français ayant acheté les droits de ce best-seller en Chine considérait, à juste titre, que le livre - écrit dans la grande veine des romans chinois - était si long et peuplé de tellement de personnages qu'il risquait de désarçonner un public francophone. Mon travail a donc consisté à réduire drastiquement le volume ce qui, invariablement, amenait à retravailler le texte tout en restant au plus près de la traduction, et en rectifiant les scories qui subsistaient du travail de traduction. C'est un travail de « dentelle », d'autant plus délicat qu'il s'agit d'un roman - où il est impossible de s'éloigner de l'intention de l'auteur - et d'une traduction - ce qui interdit de revenir sur les choix faits par les traducteurs. Manifestement, mon travail a porté ses fruits puisque l'édition de poche a reçu le Prix des lecteurs 2009 et que l'ouvrage a été adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 2015 sous le titre Le dernier loup. En cela, l'aventure fut belle.
Un excellent exemple d'un travail d'accompagnement d'un auteur. Jean-Robert Petit, glaciologue de renommée internationale, avait produit un manuscrit livrant tous les enseignements scientifiques sur le travail mené à Vostok, une base russe en Antarctique. Mais la lecture en était ardue, le lecteur non averti se perdant dans des considérations bien trop complexes. Le manuscrit avait alors été retravaillé pour y apporter des éléments de contexte et faciliter la lecture. Mais le compte n'y était pas et l'éditeur a fait appel à mes services pour resituer cette aventure scientifique dans le cadre d'une aventure humaine et celui de la conquête du pôle Sud, insuffler de la vie et en faire un récit dans lequel le grand public puisse comprendre les enjeux de recherches qui révélèrent au monde l'histoire des fameuses « archives du climat ». Au fil de rendez-vous avec l'auteur, je l'ai fait parler, tout simplement, lui demandant de m'expliquer au mieux les données scientifiques pour les retranscrire dans un style accessible, nourrissant le récit d'anecdotes qu'il pensait inutiles et faisant le lien avec la problématique du changement climatique qui commençait à monter. Une belle histoire dans laquelle je vous conseille de plonger...
Ce projet avait été lancé par le service de communication de la Nef afin de célébrer les 20 ans de cette société coopérative. Avec mon collègue Pierre-Yves Guihéneuf, nous avons réalisé les entretiens et rédigé les portraits de fondateurs ou partenaires qui composent ce petit ouvrage.
Dans cet ouvrage, mon travail a consisté à retravailler les textes des auteurs pour les rendre accessibles, compréhensibles et didactiques pour des enfants. Un exercice très formateur où l'empathie du rewriter se déplace des auteurs vers les lecteurs. Et la connaissance que j'ai de l'Asie m'a permis de nourrir le travail des premiers pour intéresser les seconds.
La problématique ici se rapprochait de celle du livre de Jean-Robert Petit sur Vostok, sauf qu'il ne s'agissait pas de raconter l'aventure des explorateurs du climat en Antarctique, mais de reprendre un essai sur l'économie comportementale ! C'est moins drôle, mais tout aussi passionnant. Et Jean-Michel avait les mêmes travers que Jean-Robert : maîtrisant parfaitement sa science, l'économie, il fallait l'aider à faire comprendre au plus grand nombre des questions complexes. En pareilles circonstances, mon propos envers l'auteur est le suivant : si moi, qui ne suis pas spécialiste de la question, je ne comprends pas, les lecteurs qui sont dans la même situation ne comprendront sans doute pas plus. Candide au pays des spécialistes, je dois être le passeur qui permettra à un auteur de rencontrer son public.